Tobias WAGEMANN
La surveillance policière en Nouvelle-Guinée allemande et britannique. Les plantations et la mise au travail de la société coloniale (années 1880 – années 1900)
Cette présentation entend traiter du processus de recrutement de policiers coloniaux en Nouvelle-Guinée allemande et britannique en partant des sources coloniales des deux colonies. La Nouvelle-Guinée allemande repose entre les années 1884 et 1899 sur une économie de plantation menée par diverses entreprises coloniales allemandes, dont la Compagnie de Nouvelle-Guinée allemande. La Nouvelle-Guinée britannique possède également des plantations, mais s’intègre aussi dans des pratiques marchandes répandues dans le Pacifique à la fin du xixème siècle, comme le commerce de bêches-de-mer. Ces systèmes de mise au travail de la société coloniale ont des précédents dans le Queensland et à Fiji pour la colonie britannique ou dans les Samoa et les Indes néerlandaises pour la colonie allemande.
Il conviendra alors d’analyser les modèles de surveillance et d’incarcérations mis en place dans les plantations de l’empire allemand et britannique dans l’océan Pacifique, et de voir dans quelle mesure ces derniers ont été transférés—ou non—dans les administrations coloniales de Nouvelle-Guinée. Au-delà des projets de mise au travail de ces deux sociétés coloniales, nous nous intéresserons à la fiscalisation de la société coloniale, c’est-à-dire au paiement perçu par les travailleurs et par les policiers coloniaux. La mise en parallèle de ces projets économiques permettra d’analyser comment les premiers recrutements de policiers voient le jour dans les deux colonies.
En croisant le système des plantations et la question du maintien de l’ordre, il s’agira d’interroger la question du maintien de l’ordre dans les plantations comme première étape d’un ordre policier en Papouasie Nouvelle-Guinée. Il s’agira aussi d’étudier les croisements potentiels entre les métiers de travailleurs sous contrats et de policiers coloniaux en prenant en considération une étude précise du recrutement de ces derniers au début de la période coloniale.