EHESS-MUCEM-CREDO
9-9:15 Aude Fanlo, Anne Faure (MUCEM), Frédéric Joulian (EHESS)
Introduction à la journée « Une autre façon de raconter » : quels enjeux narratifs pour les SHS et les Musées ?
Modération et débats animés par Suzanne de Cheveigné (Sociologue, directrice émérite de recherches au CNRS, spécialiste des médias et des sciences et techniques) et Sébastien Galliot (Anthropologue au CNRS, spécialiste de l’Océanie, des images et des techniques)
9:30-10 Frédéric Joulian (EHESS),
Retour sur dix ans « d’Une autre façon de Raconter »et « d’Anthropographiques »
Depuis dix ans, nous avons rassemblé au Mucem plus d’une centaine de chercheurs et d’artistes afin de réfléchir à de nouvelles manières de documenter, d’analyser et de représenter les problématiques des sciences sociales et les donner à lire à des publics généralement éloignés des sciences humaines. Une des façons de procéder a été d’amener les dessinateurs et auteurs sur le terrain au moment même de l’enquête puis ensuite des analyses et de l’écriture. Les deux principaux projets, l’exposition sur l’art du papier au Japon et le livre sur la reconstruction de Mayotte seront mis en avant.
10 – 11 h Aurelia Aurita (Auteur BD), Matthias Cambreling (Architecte)
« Le bambou et le béton ». BD, Architecture et Anthropologie : une combinaison complexe.
Aurélia Aurita publie ses premières histoires courtes au début des années 2000, dans le magazine de bandes dessinées Fluide glacial. Si son premier album, Angora, est remarqué par la critique, c’est surtout avec le récit intime et érotique Fraise et chocolat, paru en français en mars 2006 puis en cinq autres langues, qu’elle se fait connaître du grand public. Après l’album jeunesse Vivi des Vosges, écrit en collaboration avec Frédéric Boilet, Aurélia passe une année en immersion au Lycée Autogéré de Paris, dont elle tirera LAP ! Un roman d’apprentissage, paru en 2014. Son dernier livre, Comme un chef, sur un scénario de Benoît Peeters, est paru en janvier 2018 chez Casterman.
2014 : Fraise et Chocolat : L’intégrale , Bruxelles : Les Impressions Nouvelles ; 2014 : LAP ! Un roman d’apprentissage , Bruxelles : Les Impressions Nouvelles ; 2018 : Comme un Chef (avec Benoît Peeters), Bruxelles : Casterman. www.aurita.fr, le 21 septembre 2022 chez Casterman, La vie gourmande.
Matthias Cambreling est diplômé de l’école d’architecture de Marseille. Durant son parcours il intègre le bureau d’études Gaujard Technologie spécialisé en ingénierie des structures bois et des enveloppes en matériaux biosourcés. En 2019 in est missionné par le Ministère de l’Agriculture et des Eaux et Forêts de Mayotte afin de définir une stratégie de réactivation des filières de matériaux de constructions issues de l’île. Les nombreux échanges avec les foundis aboutissent à la création de l’association BAM (Bambou à Mayotte) et à différentes opérations inventoriant les pratiques constructives locales et leur rôle dans les milieux naturels. En 2021 il a lancé l’enquête architecturale, anthropologique et dessinée présentée aujourd’hui et se trouve désormais un des acteurs clefs de la reconstruction de l’île après le passage du cyclone Chido en décembre dernier.
11-12 h Louis Antoine Dujardin (Editeur, ed. Delcourt)
Editer de la BD documentaire
12: 12:30 Débat avec la salle modéré par Suzanne de Cheveigné et Sébastien Galliot.
12:30-13:30 Pause repas
13:30-14:30 Juliette Nier (Designer Graphiste)
Objets, graphies et récits performés
16:30-17h
Discussion générale avec la salle modérée par (intervenant à confirmer)
18-19h Dédicace du « Bambou et du Béton » à la librairie « Les Sauvages »
27 Boulevard Philippon 13004 Marseille
14:30-15:30 Maria Virginia Moratti – Artist-Anthropologist
Le langage dessiné dans la recherche ethnographique.
En 2020, je vivais à Viborg, au Danemark, invité à participer à la résidence artistique Open Workshop (VIA University College) pour développer mon premier projet d’auteur, intitulé Fili. Le mot italien « fili » signifie fils, et ce projet est un documentaire animé qui tisse les histoires et les souvenirs de personnes qui ont tout laissé derrière elles. Des portraits individuels, et non des clichés anonymes de flux migratoires. Leurs voix guident le public à travers leurs terres natales. Des voyages, des chemins pour connaître et comprendre, mais surtout pour vivre, ou revivre. Fin octobre de la même année, j’ai commencé le master en anthropologie culturelle et ethnologie à l’Université de Turin. D’une manière ou d’une autre, il ne fait aucun doute que décrire la vie et le comportement humains est un projet extrêmement complexe et sensoriel. En cela, l’art et l’anthropologie ne diffèrent guère. Malgré la prédominance de la photographie et du film/vidéo comme méthodes visuelles, les ethnographes et les chercheurs qualitatifs utilisent de plus en plus le dessin comme outil, notamment pour explorer des aspects complexes et difficiles à expliquer de l’expérience humaine. Pourquoi dessiner dans des carnets ? Que signifie « penser (et voir) à travers le dessin » ? Pour cette présentation, je sélectionnerai quelques exemples tirés des recherches graphiques, du concept art et du scénario de Fili, ainsi que de ses expériences ethnographiques plus récentes, afin d’explorer les possibilités et les défis du dessin comme méthode ethnographique.
15:30-16:30 Ines Pasqueron (Anthropologue), Rémi Leroy (Illustrateur)
Dessiner une anthropologie de l’ordinaire : exemples Est Africains.
Rémi Leroy est illustrateur depuis bientôt 10 ans, vivant entre la France et la Tanzanie. Il réalise des commandes, anime des ateliers pédagogiques, élabore des expositions, et accompagne des chercheurs et ONG sur le terrain pour esthétiser leurs travaux engagés et les transmettre au plus grand nombre.
Inès Pasqueron est anthropologue. Dans sa thèse, soutenue en 2019, elle a exploré la question du rire à partir d’un événement historique singulier : une « épidémie de rire » survenue en 1962 dans un village tanzanien. Ses travaux actuels analysent les dynamiques socio-politiques de la distraction en Tanzanie rurale. Depuis bientôt 10 ans, elle mène une étroite collaboration « anthropographique » avec le dessinateur Rémi Leroy.