Intervention d’Iris Portoleau lors de la conférence ESFO 2025

European Society for Oceanists

vendredi 27 juin à 14h30
Lucerne, Suisse
« S’adapter pour décoloniser ? Les cas de la Kanaky-Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française »

Résumé :

Dans cette présentation, je souhaite explorer les questions soulevées par les adaptations apportées à l’enseignement de l’histoire et de la géographie en Polynésie française et en Kanaky-Nouvelle-Calédonie. Les adaptations ne sont pas nouvelles, elles étaient déjà répandues dans l’empire colonial français pendant la période coloniale. Ces adaptations ont été interrompues par une politique assimilationniste dans les années 1960 avant d’être rediscutées à partir des années 1970, cette fois-ci dans la perspective de la décolonisation et de l’indépendance des territoires. Dans les années 1980, des écoles alternatives sont créées en Kanaky-Nouvelle-Calédonie en opposition au système scolaire français, considéré comme « colonial ». Depuis ces revendications politiques sur l’éducation, les responsabilités en matière d’éducation ont été progressivement transférées aux deux territoires. Malgré ces transferts, les territoires n’adaptent aujourd’hui que 15% des programmes d’histoire et de géographie du secondaire, ces adaptations étant limitées par le maintien des examens nationaux et par l’autorité que l’Etat français conserve sur l’éducation. Les sections adaptées font donc l’objet de vifs débats, révélant de fortes divisions politiques et sociales qui se reflètent dans la diversité des pratiques pédagogiques des enseignants.
Dans cette présentation, j’examinerai l’objectif des adaptations mises en œuvre depuis les années 1980 et l’écart entre la planification de ces adaptations et la manière dont elles sont ou ne sont pas mises en œuvre dans les écoles.