European Society for Oceanists
Résumé : En termes de décisions politiques locales, on peut dire que les collectivités françaises d’outre-mer (COM) du Pacifique ont acquis un certain degré d’autonomie, suite à d’importants transferts de compétences. Mais il reste des fondements coloniaux inébranlables, au-delà de ce qui est encore cité comme des droits réservés (défense, monnaie, relations avec les États voisins) et qui apparaît (à tort) comme le seul bastion colonial encore en activité. Ces fondements concernent : 1) la notion même de « peuple », qui est un préalable pour parler du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, mais qui est refusée par la Constitution française si elle est appliquée à une COM française d’outre-mer, 2) la notion de « collectivité », qui est bien plus qu’une collectivité, mais qui ne s’applique pas aux COM françaises, et 3) les ambiguïtés autour de la notion d' »autonomie » qui, aussi surprenant que cela puisse paraître à des oreilles étrangères à la Polynésie française, est devenue la devise et le porte-drapeau des leaders indépendantistes anti en Polynésie française.