Intervention de Pascale Bonnemère lors de la conférence ESFO 2025

European Society for Oceanists

Jeudi 26 juin à 11h30
Lucerne, Suisse
« Le lien temporel des rituels féminins et masculins Baruya »

Résumé :

Le matériel ethnographique recueilli par Maurice Godelier chez les Baruya entre 1967 et 1988 comprend des généalogies et des notes de terrain sur tous les sujets possibles. Ces notes ont toutes été numérisées. Avec son accord, j’ai commencé à travailler avec ce matériel, ainsi qu’avec les films de Ian Dunlop sur les 2ème à 4ème étapes des initiations collectives masculines Baruya qui impliquent la construction d’une immense maison cérémonielle. Mon objectif général et à long terme est de comprendre la place des femmes dans ce cycle rituel masculin, une approche qui s’est avérée fructueuse pour l’interprétation des Ankave, un autre groupe Anga.

 

Contrairement aux Ankave qui n’ont pas d’initiation féminine séparée, les Baruya organisaient également des rituels féminins (sanginie) lorsqu’au moins deux filles atteignaient la ménarche à peu près au même moment. Le dernier rite de ce type a eu lieu en 2010 et a été filmé par le cinéaste Baruya Koumain lors de ma visite. Les femmes Baruya disent que l’objectif du rituel féminin de la sanginie est de célébrer l’entrée des jeunes filles dans l’âge adulte et de leur transmettre avec force leur futur rôle d’épouse et de mère.

 

Au moment où se déroule la sanginie, les jeunes hommes qui ont été désignés des années auparavant comme les futurs maris des jeunes filles, mais qui n’ont pas encore franchi toutes les étapes de leur initiation collective, doivent se soumettre à un rituel individuel. Je présenterai ici une analyse comparative de ces deux rituels afin de comprendre comment ils sont liés.