European Society for Oceanists
Résumé :
Cet article analyse les stratégies sociales indigènes en termes de gestion de l’offre touristique et les représentations interculturelles entre Fidjiens et expatriés. Le tourisme à Fidji est analysé sous son double aspect d’industrie de masse ayant un impact à l’échelle nationale et de déclinaisons locales de structures mini-hôtelières : comment les autochtones réagissent-ils à l’industrie touristique à travers le passage d’un passé récent, avec une dimension cultuelle et rituelle importante (et encore perceptible malgré le processus d’évangélisation), à une situation contemporaine de transformation rapide ? L’analyse menée à Fidji repose sur l’analyse du tourisme en tant qu’industrie de masse à partir du cas des grands resorts – grandes installations pouvant accueillir des milliers de touristes – sur la côte ouest de Viti Levu, opposés aux « écolodges » locaux – micro-structures dont la capacité d’accueil est limitée à quelques dizaines de clients – dans le nord de l’archipel des Yasawa. L’impact de l’industrie touristique est analysé sur la culture et l’économie de la société fidjienne, composée à la fois de Fidjiens autochtones et d’Indo-Fidjiens issus de l’immigration. La diversité des types d’opérations touristiques (taille, origine et localisation) est apparue particulièrement importante : les grands complexes hôteliers tels que le Sheraton et l’Intercontinental sur la côte ouest de Viti Levu, dans la région de Nadi, gérés par des capitaux étrangers, ont été opposés dans l’analyse aux petits écolodges créés par des autochtones tels que le complexe de Fisherman Bay sur l’île de Nacula, Yasawa.