Séminaire 2023-2024

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Séminaire du CREDO 2023-2024
"Actualité de la recherche en Océanie"

Un accès en visioconférence est également proposé mais la participation sur le site St Charles est à privilégier

 

Pour celles et ceux ne possédant par de carte AMU, merci de vous mettre en relation avec les organisateurs, a minima 48h avant la date du séminaire, afin d'effectuer les démarches pour vous permettre l'accès au campus

Co-organisateurs
Lorenzo Brutti, Marc Tabani

Jour et horaire
le vendredi, de 10h00 à 12h30

Pour plus d'informations et contact pour accès à la visioconférence ou au campus
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Lieu
Campus St Chrles, Université d'Aix-Marseille
3 Place Victor Hugo
13003 Marseille
Bâtiment 15 - Espace Yves Mathieu
Salle annoncée pour chaque séance
Plan du campus en PDF

Si vous souhaitez consulter le programme des années précédentes, cliquez sur ce lien

Le programme du séminaire est actualisé tout au long de l'année

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Vendredi 29 septembre 2023 10h

Teriitutea QUESNOT
(Maître de conférences au département de géographie de l’Université de Bretagne Occidentale)

« Cultures océaniennes et approche critique de la cartographie conventionnelle »

Le temps où la production de cartes dites « géographiques » était exclusivement l’apanage des carto/géo-graphes est désormais révolu. Les cartes sont à présent produites et usitées dans la majorité des disciplines scientifiques. Cette tendance que je qualifie de « cartographiste » s’est nettement accentuée avec la démocratisation des technologies de l’information géographique qui jalonnent désormais le quotidien de tout un chacun ; du moins en Occident. En réalité, la « cartographisation » généralisée tend à masquer l’a-neutralité des artefacts cartographiques en soustrayant aux yeux des lecteur.ice.s les logiques et idées préconçues qui sous-tendent leur fabrication. Leur caractère performatif impose de surcroît une vision particulière du Monde qui n’est pas nécessairement partagée par les communautés non-occidentales. Dans ce contexte, mon intervention se propose de décrypter les rouages de la cartographie conventionnelle en vue de démontrer son incompatibilité avec les spécificités culturelles océaniennes ; les cartes ne pouvant traduire à elles seules toute la profondeur des rapports intimes qu’entretiennent les Océanien.ne.s avec leur environnement. Trois temps forts ponctueront alors mon discours. Je commencerai par mettre en lumière les logiques – aristotéliciennes, cartésiennes et kantiennes – qui régissent la production cartographique, et les inévitables ruptures humano-environnementales qui en découlent. Chemin faisant, je m’attarderai ensuite sur les principes culturels océaniens qui, a contrario, invoquent de multiples continuités, notamment entre la Terre et la Mer, la Nature et la Culture, et les Humains et les non-Humains (ancêtres, défunts et déités). Je dévoilerai pour terminer les fondements théorico-pratiques d’une approche inédite visant à culturaliser les supports cartographiques produits dans un contexte océanien.

 

Vendredi 29 septembre 2023 14h

Christophe Sand
Archéologue du gouvernement calédonien
En accueil scientifique à l’IRD-Nouméa (GDR SENS)

La dépopulation océanienne suite aux premiers contacts européens : réévaluation des chiffres et analyse des conséquences

Contrairement au continent Américain, l’Océanie reste considérée par les historiens et les anthropologues comme une région du monde où le processus de dépopulation autochtone entrainé par l’introduction des virus et de bacilles exogènes lors des premiers contacts avec les navigateurs et colonisateurs européens, a été globalement peu important. Si la chute démographique a dépassé les 90% dans certaines îles, les travaux de la démographe historique Norma McArthur dans les années 1960 semblaient avoir définitivement démontré que dans la majorité des archipels, la dépopulation a été bien moins marquée. Pourtant cette conclusion est progressivement remise en question depuis trois décennies par les travaux archéologiques, qui indiquent des densités importantes de populations insulaires avant les « premiers contacts ». Cette conférence propose, à partir d’une série d’études de cas à travers le Pacifique, de présenter une analyse renouvelée de la question. Celle-ci démontre partout une véritable « hécatombe démographique » et permet d’identifier les multiples conséquences entraînées par la dépopulation massive, en termes politiques, symboliques, fonciers et religieux, imposant de reconsidérer notre compréhension anthropologique des sociétés océaniennes

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Vendredi 13 octobre 2023 10h30 -  Salle 15-512

Matthew Leavesley (Ph.D 2004, School of Archaeology and Anthropology, Australian National University) is an Associate Professor in Archaeology at the University of Papua New Guinea)

Interaction and isolation in Northern Sahul : Interplay between genetic and archaeological / anthropological data

We will present our research project aiming to understand the human migration and adaptation related to the colonization of New Guinea (60kya). To understand the human population history in New Guinea is complex as this population has undergone, isolated cultural and biological evolution over the last 60 thousand years, admixed with homo archaic (Denisova), and settled and adapted to all ecosystems (eg. high altitude, coastal pathogenic region). To complete this challenge we developed “The Papuan Past project” to explore the modalities of human population settlement and adaptation – biological, cultural and technical evolution – over the last 50 thousand years in Papua New Guinea. The project combines archaeological and genomic approaches to reach this objective, and is run in close collaboration with the University of Papua New Guinea (UPNG). We will present the current state of the genomic and archaeological component of this project and discuss its future development, to better understand the demographic and adaptive history of New Guineans.We will present our research project aiming to understand the human migration and adaptation related to the colonization of New Guinea (60kya). To understand the human population history in New Guinea is complex as this population has undergone, isolated cultural and biological evolution over the last 60 thousand years, admixed with homo archaic (Denisova), and settled and adapted to all ecosystems (eg. high altitude, coastal pathogenic region). To complete this challenge we developed “The Papuan Past project” to explore the modalities of human population settlement and adaptation – biological, cultural and technical evolution – over the last 50 thousand years in Papua New Guinea. The project combines archaeological and genomic approaches to reach this objective, and is run in close collaboration with the University of Papua New Guinea (UPNG). We will present the current state of the genomic and archaeological component of this project and discuss its future development, to better understand the demographic and adaptive history of New Guineans.

 

Vendredi 13 octobre 2023 14h - Salle 15-510

Andrea Seelenfreud (Andrea Seelenfreund is an archaeologist (Licenciada en Arqueología y Prehistoria, University of Chile; PhD, Otago University, New Zealand), and currently Professor at the Department of Anthropology of the University Academia de Humanismo Cristiano, Chile. She is the founding Director of the Island Studies Laboratory at the same University.)

William Mulloy and the development of archaeological tourism on Rapa Nui.

Tourism has been the main source of Easter Island's remarkable and sustained economic growth over the last two or three decades, with direct improvement on the income of its inhabitants. Pre-pandemic figures indicate that 150,000 tourists per year visited the island.
The growth of the industry was uncontrolled and accelerated progressively and dependent on the sales policies of the airline instead of long-term planning and tourism management policies   These   numbers   strained   the   sustainability   of  the   industry  putting   strain   on  the fragility of the installed management system of attractions. In this presentation I want to address the future that the American archaeologist William Mulloy envisaged for the island in the 1960’s and which is the basis of the heritage management of the island to this day.
Mulloy was a key figure in the restoration program of the island's megalithic sites. Initially trained   in   the   archaeology   of   the   Great   Plains   of   North   America,   he   was   one   of   the archaeologists  invited to participate in the Norwegian expedition  to Rapa Nui in 1955-1956. As a result of that experience, he devoted himself to the archaeology of the island for the rest of his life. In the letters addressed to Chilean authorities that we are examining here, he explains his vision of development for the island, a development based on the tourism of the island's monumental archaeological remains, where, in his words, he was interested in the possibility of linking archaeological work with the future development of an economically remunerative tourist industry, which could greatly contribute to solve the economic problems of the island's population.

Valentina Farjeldin Chauqui (anthropologist, PhD in Anthropology and Communication, Medical Anthropology and International Health by the URV, Tarragona, Spain. She also Master's in Public Health from Universidad de Chile and a Master's in Bioethics from Universidad de Cuyo, Argentina)

Sanitary coloniality and medicalization in Rapa Nui.

In   this   presentation,   I' analyze   the   medicalization   process   of   Rapa   Nui.   In   fact,   the   medical discourses about the inhabitants of the islands as well as the practices of sanitary interventions can be followed from the beginning of the links with Chile to the present. The configuration of health care has been a complex issue. It has involved the installation of sanitary devices in a constant mutation according to the underlying political and administrative contexts. Through the sanitary issues,   as   well   as   the   changes   in   the   public   policies   in  health,   I'analyze   the   colonial   relations between the island and Chile. I start with a brief theoretical overview of the concepts I currently use to define my object of anthropological interest. Then I will explain the process of medicalization of Rapa Nui and its intersection with the Chilean policies. Through an ethnographical approach to the local Hospital device, I describe the paradigmatic colonial relationship with Chile. I conclude with a brief study proposal in the context of other Pacific islands and their different colonial experiences.

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Vendredi 01 décembre 2023 Salle 15-411      SEANCE A 9h30

 

Carine David
(Professeure de droit public à Aix-Marseille Université et membre senior de l’Institut Universitaire de France. Elle est membre de l’Institut Louis Favoreu (GERJC) – UMR DICE 7318)

« De ‘’pays intégré’’ à ‘’Etat associé’’ : A la recherche du consensus »

Résumé : Depuis la consultation du 12 décembre 2021, les partenaires de l’Accord de Nouméa sont censés examiner « la situation ainsi créée ». Néanmoins, les stigmates de la marche forcée vers la 3ème et dernière consultation référendaire selon un calendrier imposé par l’Etat, qui a eu pour conséquence la non-participation du camp indépendantiste, sont toujours bien présents et, à cet égard, la reprise des discussions sur le fond nécessite la restauration de la confiance. Il sera alors temps de trouver un accord sur 2 points d’achoppement majeurs dans les négociations : le corps électoral pour les élections provinciales qui doivent avoir lieu en 2024 et la considération d’un nouvel agenda référendaire. C’est seulement à la condition que ces deux questions trouvent une réponse consensuelle que les discussions proprement statutaires pourront avoir lieu pour (re)définir les relations entre l’Etat et la Nouvelle-Calédonie et trouver une voie médiane entre le « pays intégré » réclamé par certains et « l’Etat associé » voulu par d’autres.
 

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Vendredi 15 décembre 2023  Salle 15-204

Nicholas EVANS
(Linguistics, School of Culture, History and Language, College of Asia and the Pacific, Australian National University)

A dense liquid mosaic: piecing together the human past of Southern New Guinea.

Southern New Guinea – the triangle bounded by the Fly River to the east, the Maro River to the west, and their sources to the north – is one of the most linguistically and cultural diverse regions of New Guinea, already the most linguistically diverse region on the planet. It is also a recently-formed landscape, shaped by changes in sea-level, shifting watercourses and the building of new lands from earth brought downstream by its ‘mini-Amazons’.

Untangling the layered human past of this region calls on many fields of knowledge – linguistics, anthropology, archaeology, genetics and palaoecology – and in this talk I will make an initial attempt at sketching our current state of knowledge of this region, drawing on intense fieldwork that works outwards from one language, Nen (Yam family), and one village, Bimadbn, following the strings of language contact, mode of subsistence, intermarriage, mythical journeys and gene flow across this region of a dozen language families, fifty or more languages and ethnoi, and a mosaic of environments spanning savannah, lowland rainforest, river deltas and vast lagoons.

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Mercredi 17 janvier et Jeudi 18 janvier 2024

Les journées d'études dans le cadre de l'exposition « Vivre en colonies. L’expérience coloniale photographiée en Nouvelle-Calédonie et au Vanuatu »

LIEU : Salle de conférence, Bibliothèque l’Alcazar, 58 cours Belsunce, 13001 Marseille
 
A l’occasion de l’exposition de photographies prises en Nouvelle-Calédonie et au Vanuatu entre 1870 et 1950, Isabelle Merle, historienne et directrice de recherche au laboratoire du CREDO (AMU-CNRS-EHESS Marseille) et Marie Durand, anthropologue et maîtresse de conférences à l’université de Strasbourg (LinCS – UMR 7069) vous convient à ces journées pour éclairer la notion de colonie de peuplement et pour interroger la production et les trajectoires des archives photographiques coloniales qui permettent aujourd’hui les recherches sur ces périodes, notamment en histoire et en anthropologie.

 

Mercredi 17 janvier 2024

La colonisation de peuplement, approche historique

9H30 Accueil
9H45 Introduction par Isabelle Merle
10H Faire peuple ? en situation coloniale et postcoloniale : Le cas de la Nouvelle-Calédonie. Par Isabelle Merle, directrice de recherche au CNRS, CREDO, (UMR 7308) AMU-CNRS-EHESS, Marseille
10H40 Destins croisés. Guyane, Nouvelle-Calédonie. Par Marine Coquet, chercheuse associée au CESDIP, archiviste à l’EHESS Paris
11H30 Un territoire entre-deux : colonisations françaises et britanniques au Vanuatu. Par Marie Durand, anthropologue, maîtresse de conférences, Université de Strasbourg, Institut d’Ethnologie, Laboratoire Interdisciplinaire en Etudes Culturelles (LinCS-UMR 7069)
12H10 Réflexion sur les Français d’Algérie. Par Eric Savarese, professeur de science politique à l’université de Montpellier, CEPEL (UMR 5112)
15H Projection du film, Le retour de Marius (réalisatrice Brigitte Whaap, production 2011) portant sur les Kanak et l’exposition coloniale de 1931 suivie d’un débat.

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Jeudi 18 janvier 2024

Photographier et archiver la Nouvelle-Calédonie et le Vanuatu colonial – pratiques et circulations des documents et des images

9H30 Accueil
9H45 Introduction par Marie Durand
10H Photographier la mise en valeur de la colonie : images des entreprises et commerce des images du Vanuatu colonial. Par Marie Durand, maîtresse de conférences (Université de Strasbourg, LinCS-UMR 7069)
10H40 Des photographies du Vanuatu de la fin du 19e siècle dans les collections du Musée du quai Branly-Jacques Chirac, Médecins-photographes, photographes professionnels, circulation des images et réseau. Par Carine Peltier-Caroff, responsable de l’iconothèque, Musée du quai Branly-Jacques Chira
11H30 Les sources de l’histoire de la Nouvelle-Calédonie et du Vanuatu aux ANOM. Par Joël Poivre, conservateur en chef aux Archives nationales d’Outre-mer (ANOM, Aix-en-Provence)
12H10 Jean Guiart et l’entreprise coloniale en Nouvelle-Calédonie et au Vanuatu. Par Marc Tabani, directeur du CREDO, (UMR 7308) AMU-CNRS-EHESS, Marseille)
14H Visite commentée de l’exposition

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Vendredi 26 janvier 2024 MucemLab

SILAAM Séminaire interlaboratoire d'anthropologie d'Aix-Marseille 

"Conflits au ras du sol. Approches croisées des mobilisations pour la terre."

9h-9h30 : Accueil des participants
9h30-10h : Mots de bienvenus et présentation du SILAAM - Introduction du séminaire
10h-12h30 : Session 1 - Foncier et ressources
10h-10h45 : Jacky Bouju (Anthropologue, IMAF) Crise agraire & conflits violents en Afrique de l’Ouest
10h45 - 11h30 : Isabel Gonzales (Doctorante en Anthropologie, CeRCLEs) Négocier la reconnaissance : conflits sur les droits et l'inclusion dans la pêche artisanale au Pérou
11h30-11h45 Pause
11H45-12h30 : Adèle Blasquez (Anthropologue, LAP) Régime commun et accaparement foncier dans la culture de pavot au Sinaloa

12h30-14h Déjeuner

14h-17h30 : Session 2 - Enjeux coloniaux et postcoloniaux
14h-14h45 : Armel Campagne (Historien, European University Institute) Tensions d'empire : conflits autour des mines de charbon de l'Algérie et du Vietnam à l'époque coloniale, 1873-1962
14h45-15h30 : Christine Demmer (Anthropologue, CNRS / CNE) Plasticité de l’expression kanake d'un lien à la terre. Aperçu au ras du sol de stratégies de décolonisation en Nouvelle-Calédonie
15h30-15h45 : Pause
15h45-16h30 : Clémence Leobal (Sociologue, CNRS / Lisst) Habiter et lutter à Saint-Laurent-du-Maroni, Guyane française
16h30-17h15 : Charlotte Gasc (Doctorante en anthropologie, IDEAS) Patrimonialiser les centres urbains anciens face au conflit: le cas de la vieille ville d’Hébron en Cisjordanie.
17h15-17h30 : Mots de conclusion de la journée

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Vendredi 16 février 2024 Salle 15-404

Marie Brualla Challet (ATER en histoire contemporaine - Sciences Po (IEP) Toulouse. Docteure de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - IHMC UMR 8066)

Médecine, santé et (dé)colonisation en Océanie francophone : retour sur une étude historique et perspectives de recherche

Du milieu du XIXe siècle jusqu’aux années de la décolonisation officielle, les médecins de la Marine et des Colonies constituent, avec les missionnaires, la seule présence savante pérenne en Océanie française. À la croisée de l'histoire de la colonisation et de l'histoire des sciences et des savoirs, plus spécifiquement de la médecine et de l’anthropologie, cette conférence présentera les enjeux et les résultats du travail doctoral, soutenu en octobre 2023, intitulé « Médecine et colonisation en Océanie française. Regard et pratiques des médecins de la Marine et des Colonies sur les populations océaniennes (1860-1960) ». Celui-ci tentait d'esquisser un panorama de la place et de l’évolution de la médecine et de la santé en situation coloniale sur les territoires océaniens de Nouvelle-Calédonie, de Polynésie, et, à un degré moindre, de Wallis-et-Futuna et du Vanuatu, au prisme des médecins militaires français. On évoquera par ailleurs les interactions et les rapports de ces derniers, représentants d'une médecine occidentale pensée comme « outil d’empire », avec les populations autochtones. En outre, les savoirs produits par ce groupe socio-professionnel relativement homogène reflètent l’évolution des paradigmes scientifiques de la période considérée, notamment du tournant du siècle, et participent aussi, localement, à façonner les politiques de santé publique.

Cette présentation sera également l'occasion de discuter de pistes de recherche initiées ou pensées à la suite de ce travail, en particulier celle portant sur l’intégration de l’Océanie française, après la Seconde Guerre mondiale, dans des réseaux internationaux de collaborations scientifiques et sanitaires, œuvrant partiellement à une décolonisation de ces territoires, voire participant à l'unification de l'espace océanien (pas seulement francophone). Y a-t-il dès lors construction d'une « identité sanitaire » commune et d'un champ de compétences et de spécialisation médicale propres à la région ? Enfin, le « colonialisme nucléaire » en Polynésie, à partir du milieu des années 1960, pose différemment la question de la gestion sanitaire et de sa décolonisation jusqu'à l'aube du XXIe siècle.

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Vendredi 01 mars 2024 Salle 15-403

Lilou Hardonnière
Etudiante à sciences Po Paris

L’Océanie au Havre : IEP de Paris & The Pacific Post

Sciencespiste en économie environnementale, je vais vous faire visiter le campus du Havre et sa mineure, dite « Asie-Pacifique » : présenter les cours dispensés, experts rencontrés et vie étudiante, organisée autour de cette région. Une fois le paysage peint, nous découvrirons l’initiative étudiante que je porte sur le campus, The Pacific Post : un journal imprimé dédié aux îles d’Océanie

Pour assister à la séance en visioconférence, cliquez sur lien ci-dessous :
https://cnrs.zoom.us/j/98635891970?pwd=OFZBbVJBLy9XelNrTTZ2YjF1Mng0UT09

ID de réunion: 986 3589 1970
Code secret: t5ap7q

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Vendredi 22 mars 2024 Salle 15-404

Melissa Kodituwakku
(Doctorante EHESS-CREDO)

"Le réveil culturel au Henua Enana (îles Marquises). Ethnographie filmée du Matavaa O Te Henua Enana (festival des arts des îles Marquises)."

En 1987, les îles Marquises (Huena Enana/Fenua Enata), petit archipel de la Polynésie française, organisent leur premier Matavaa O Te Henua Enana. Cet évènement, qui est présenté comme un « festival d’art traditionnel Marquisien » va être le point départ pour le réveil culturel, identitaire et politique du Henua Enana, la Terre des Hommes. Depuis cette date, de nombreuses éditions du Matavaa se sont succédé, réunissant les six îles de l’archipel autour d’un thème commun, qui est ensuite développé au travers de prestations artistiques et culturelles telles que les chants, les danses, ou encore l’artisanat. Pensé comme un moment de partage et de transmission intergénérationnel, l’évènement est également traversé par de nombreux enjeux qui ont profondément impacté les sociétés marquisiennes contemporaines : revitalisation de pratiques longtemps interdites (tatouage, navigation de grands vaka), restauration et construction de grandes places communautaires (tohua) ou encore partage des légendes et histoires propres à certaines vallées. Mais au fil des années, le Matavaa a également commencé à occuper une place importante sur les plans économiques, touristiques, politiques et même fonciers de l’archipel, menant à diverses formes de conflit autour de l’évènement, et c’est sur ces enjeux, spécifiquement liés à la mise en place et à l’évolution de cette manifestation, que porte ma recherche.

Cette intervention au séminaire présentera mon travail de recherche effectué ces trois dernières années, dans le cadre de ma thèse, sur la mise en place et l’évolution du Matavaa aux Marquises. J’exposerais dans un premier temps le cadre spécifique de ma recherche, réalisée dans une démarche d’anthropologie visuelle. Le traitement de mes données de terrain étant encore en cours, il s’agira ici essentiellement de revenir sur le contexte historique et contemporain de l’archipel afin d’exposer la manière dont le « réveil culturel » marquisien s’est mis en place, ainsi que les premiers questionnements qui s’en dégagent.

Pour assister à la séance en visioconférence, cliquez sur lien ci-dessous :
https://cnrs.zoom.us/j/99253907941?pwd=amg5R0xKUVk5NVFJWDZjRWVuUnN4QT09

ID de réunion: 992 5390 7941
Code secret: 0wggFu

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Vendredi 29 mars 2024

SILAAM Séminaire interlaboratoire d'anthropologie d'Aix-Marseille 

LIEU : MMSH

(Programme à venir)

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Vendredi 05 avril 2024 Salle 15-403

Yann Le Moullec
(Doctorant INALCO, membre du LACITO)

Le monde à travers les noms chez les Angaatiya de Papouasie-Nouvelle-Guinée

Les langues anga (ankave, baruya, etc.) appartiennent au phylum Trans-New Guinea. Mais elles ont un système de genres exceptionnellement large (plus de dix genres). Les genres sont assignés aux noms en fonction de critères sémantiques : sexe des êtres humains, forme (allongée, arrondie...), taille, etc. Je montrerai par quelles méthodes la sémantique des genres peut être circonscrite, en m’appuyant sur mes enquêtes de terrain chez les Angaatiya (2020, 2022). Je discuterai ensuite un problème d’analyse au croisement de la linguistique et de l’ethnologie : la catégorisation nominale peut-elle nous donner des renseignements fiables sur les croyances et les conceptions d’une société ?

Pour assister à la séance en visioconférence, cliquez sur lien ci-dessous :
https://cnrs.zoom.us/j/94965391311?pwd=VkpUL0gwd0MvWXYraUU0UStyY3hZZz09

ID de réunion: 949 6539 1311
Code secret: 5i6Z7U

 

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Vendredi 12 avril 2024 Salle 15-403

Vaoiva Ponton
(Senior Research Fellow DVC (Indigenous, Diversity and Inclusion) Griffith University - Queensland, Australia)

Thinking Fa’afaletui with and alongside Critical Indigenous scholarship

How do Indigenous scholars communicate the visions that underpin their research and teaching? How do they debate -and form alliances around -community, land, society, and the economy?
This explores the binary nature of being an insider/outsider whilst conducting fa’afaletui as an indigenous research paradigm. Fa’afaletui is a Samoan concept of seeking the wisdom of the ‘kings’ or royalty through their decision making in ancient traditions. In search of the local people’s perception of sustainable development, as emerging researchers, it was important to employ a similar aboriginal Two-Eyed Seeing approach. That is, “to see from one eye with the strengths of Indigenous ways of knowing, and to see from the other eye with the strengths of Western ways of knowing, and to use both of these eyes together” (Peltier, 2018, p. 1). An insider’s relational accountability was imperative. Being indigenous researchers as Samoans, including a Tongan academic, relational notions of honouring their fa’aSamoa (Samoan way of doing things), their fa’asinomaga (honorifics), to conduct the fa’afaletui in the formal Samoan language to show fa’aaloalo (respect) in nurturing the sacred spaces (va tapuia) and maintaining it (tausi-le-va) evoked engagement as trustful relationships were embraced. Capitalising on the fa’afaleupolu (Orators) role as mediator was a gesture that the local people were familiar with.
Because we developed respectful relationships, as outsiders, being researchers, we were allowed to integrate Western tools of observing and participating in the fa’afaletui to weave their narratives into what the local participants noted as soifua fa’afualoaina being a relative concept for sustainable development. Our experiences and reflections acknowledge the importance of creating methodologies that incorporate the ways of knowing of the group being studied which is best accomplished by researchers who come from the ranks of the participants being studied. This adds to existing qualitative methods by applying Two-Eyed Seeing in bridging Indigenous and participatory methodologies.  Furthermore, it discusses the creation and translation of knowledge that is responsive to both Indigenous and academic communities.

Pour assister à la séance en visioconférence, cliquez sur lien ci-dessous :
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Code secret: fdFb2t

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Vendredi 17 mai 2024 Salle 15-403

François-Xavier Faucounau
(Doctorant EHESS-CREDO)

Retour de terrain, premières pistes

Après un terrain à Selau dans la presqu’île de Bougainville, je présenterai dans cette séance mon travail de thèse en cours à la manière d’un séminaire de recherche. Il s’agira d’abord d’introduire mes questionnements théoriques sur les transformations sociales et culturelles à l’aune des données de mon enquête ethnographique, pour poser, en quelque sorte le cadre général de ma recherche. Comment rendre compte des modalités pratiques, des processus sociaux produisant des différences et des convergences culturelles, diachroniques et synchroniques, sur un territoire relativement restreint, le nord de Bougainville, parmi des populations linguistiquement proches.
Ensuite, et plus particulièrement, je voudrais dans cette séance de séminaire revenir sur les manières dont les populations de cette région l’ont habité depuis environ la fin du 19e siècle.

Pour assister à la séance en visioconférence, cliquez sur lien ci-dessous :
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ID de réunion: 921 7842 0332
Code secret: 4Jci61

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Vendredi 24 mai 2024  Salle 15-403

Lea Giovannelli

Les femmes au couvent-pénitencier de Bourail. Analyse prosopographique des trajectoires personnelles et des parcours conjugaux. (1870-1920)

En 1870, six ans après les premiers bagnards, le premier convoi de femmes transportées accoste en Nouvelle-Calédonie. Principalement issues des classes populaires, ces femmes au statut criminel étaient cependant destinées à être des mères pour la colonie. Elles étaient sélectionnées sur la base du volontariat et sur des critères de jeunesse, de santé et de moralité afin de compenser le manque de femmes en Nouvelle-Calédonie. L’expérience de ces femmes, unique et complexe, mêle criminalité, moralisation, maternité et contrôle par l'Administration pénitentiaire.
Mon travail propose une étude des femmes bagnardes en tant que sujets historiques à part entière en mettant en lumière leur statut ambivalent et révèle des dynamiques politiques structurantes pour l’Empire colonial français.
Ce travail repose sur une étude prosopographique construite à l’aide d’outils et de méthodes empruntés à l’Histoire quantitative. Cette étude se fonde sur une base de données construite par mes soins, compilant les informations présentes sur les fiches matricules des femmes transportées. Cette étude permet d’établir le profil type des femmes pensionnaires à Bourail.
Elle est complétée par des analyse de documents d’archives : demandes d’autorisation de mariage, actes d’état, correspondances entre le ministère de la Marine et les différents gouverneurs et différentes lois, décrets et règlements du bagne pour retracer les trajectoires et les parcours conjugaux de ces femmes et ainsi permettre une compréhension plus fine des enjeux de genre, de classe et de race dans un contexte colonial résolument masculin et violent.

Pour assister à la séance en visioconférence, cliquez sur lien ci-dessous :
https://cnrs.zoom.us/j/92852457915?pwd=clZjR3JJbjlKdWFrV0d5LzdhZG5jZz09

ID de réunion: 928 5245 7915
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